Nous attaquons la cuisine
Et ses nombreux détails
Le buffet de formica bleu m’échoit
Les ustensiles, les boîtes, les plats
Il est dix heures du matin
Si j’en crois la lumière du balcon
Il faut passer le liquide glissant
Sur chaque centimètre carré
Chaque angle, tout soulever
Mouiller les rainures et les gonds
Chaque dent de fourchette
Chaque picot des râpes
Ça sèche à l’instant sans trace
Ais-je déjà nettoyé ce col de bocal ?
Pourquoi n’utilise-t-on pas des bains ?
Pourquoi n’abandonne-t-on pas ?
Respirer sous le masque est pénible
Et la peau sue dans les gants
Je regarde souvent du côté du balcon
J’attends de voir les oiseaux
Tout cet ennui ne pèserait rien
S’ils se posaient maintenant.
10 octobre 2008, An Ividic, 9h44