Ce baiser, cette oreille, ce chien
Ce pneu, ce vin, ce feu
Ce soldat, cette faim
Ce microbe de rien
Ce tourment, ce livre, ma voix, ma main
Ce pétale, cet animal que-je-ne-connais-pas
Insecte, fauve, espèce de dauphin
Tes cheveux mon ange
L’incendie meurtrier dans la cathédrale
Et la mort du défunt
Ta mine ce matin, la vie à bord du carbone.
L’amour nous penche en arrière
Les agrafes sautent une à une
La lumière se hisse, sort son noyau
Nous mord les yeux
Sommes-nous suivis
Par une petite fumée raide ?
Mais nous glissons sur l’air
Intact de nos visées
Les petites bouches d’amour
De la chimie vaquent
Et penser s’observe dans l’eau
Curiosité pour toutes les parois
Et les jours mangent l’agenda
La lune est aphone
Qu’est-ce qu’elle en sait ?
Migrants, revenants, petits
Apprentis du vent
Les autres aussi essayent
D’affermir leur présence
Avec une espérance de vie
D’un millénaire
Ce seraient des jours
D’une intimité légère
Mais ta forte conscience, c’est habituel
Campe au bord des hublots
Et ton bras dilue l’eau froide
Nu dans la lumière liquide
Et l’eau froide dilue ton bras
Nu dans la lumière liquide
Et les jours mangent l’agenda
Et l’agenda mange l’agenda.
26 décembre 1996, décembre 2003, Douarnenez