Au matin du lundi de la deuxième semaine
Dieu se lève de mauvaise humeur
Vient-il d’entrevoir
Que son plan de paix sera carnivore ?
Au matin du mardi sur la jeune planète
On offre sa chance à toutes les tentatives de faciès
Tonalités d’être et compagnie
L’atmosphère est un tendre emballage
Au matin du lendemain, quelqu’un balance
Son coeur imbibé d’essence au jardin d’avril
Au matin du jeudi
Naît l’organe de la langue
La parole est la face visible du monde
Une sorte de démangeaison courante : ça finira mal
Au matin du suivant démarre l’âge
Et sarcle la ficelle des corps où la vie s’ensache
Ce soir, au sous-sol, dans la patience d’étayer
Rôde une main légère, affûtée
Je désire à nouveau la confusion, dit-elle
Je suis libre, impulsive, initiale
Au matin du samedi, les idées s’ampoulent
Observent une minute de silence :
C’est une chose impossible
On entend tout l’apprentissage
Tout l’appareil de l’idée fixe est en place
Il s’alimente comme une arme
Par l’arrière, dés midi
Son point de mire est l’aveu
À seize heures, un poisson s’échoue sur la plage
Et quelqu’un d’une autre espèce lui cause tout bas
Un autre supplie derrière lui :
« Trempez- moi dans les galets si durs »
Étant chacun Dieu fonce de l’un à l’autre
Incessant cortège de naissances
Mais quelquefois même le chien est à un cheveu
De dire ce qu’il en pense
Certes, son suicide ne serait pas une solution
Mais Dieu peut-il s’éterniser dans les solutions ?
Au matin du dimanche, aucun silence
Non, rien de silencieux
Les choses iront donc de choses à poussière
Avec un phénomène parfois de luminescence
Dès la nuit suivante
Les secrets vivent au sous-sol
Avec une bande de soleils nains : c’est fait
Deux semaines de fichues
Au matin du lundi de la troisième semaine
Dieu commence à tout foutre en l’air
Au loin, s’ébranlant avec leurs bagages
En rêve, les muscles et les cristaux.
Sans date, Douarnenez