Cinq heures sur la côte
À la fin du mois de mars
L’averse avance dans la baie
Nous presse à l’abri
D’un bar à musique
Avec vue sur soi-même
Cinq heures sur la côte
À Tréboul, Finistère
L’air est neuf et pousse
Les bulles dans nos verres
Un cargo cligne en mer
La pluie hachure la baie
Six heures sur la côte
À la fin du mois de mars
S’il flotte toujours
On ira sous la flotte
Se planquer tout à l’heure
Sous l’arbre à tignasse
Et ce vieux pin cordial
Haussé sur la crique
Frémira, tu verras
Sur ta jeune joue froide
Sept heures sur la côte
Tout le ciel est par terre
A la fin du mois de mars
La vieille peau du bois
Toute cinglée d’averses
S’ébouriffe et défroisse
Par dessus nos affaires
Son ciel flambant vert.
Mars 199*, Tréboul