Je n’ai pas la notion du temps
Je fume sur le seuil du labo
Il pleut parmi les grands arbres
Les gouttes étaient moins longues avant
Pause parmi les équations coûteuses
À teneur élevée en nœuds
L’agenda vient de sauter
Je n’ai plus la notion du temps
Mais les labos sont raccordés
Quelqu’un va bien sonner
Il y a chaque jour dans le journal
Un signal net et précis
Il tombe des traits de vitre
Les arbres ont l’air de couler
Je me souviens d’un ou deux chapitres
D’un rêve attachant
La nostalgie du plein soleil
On y travaille, je n’en veux pas
La nostalgie, non, je n’en veux pas
Je fume sur le seuil du labo
Je mijote un coup, un casse
À la banque du langage
La fin de la clope est synchrone
Avec l’effacement du sas
J’ai l’air d’y retourner
Mais je traîne un peu
On pourrait me l’ôter
À l’arrache-dent, ma planque
Mais pour l’instant
Je n’en fais pas l’étalage
J’ai commencé à me glisser
Dans le fil des phrases
Ce n’est pas une raison suffisante
Pour m’incarcérer dans plus petit
Je n’ai pas la notion du temps
Mais tout tient dans l’alphabet.
13 août 2007, Kergloff-Vihan