Lorsqu’enfin je me risque à descendre
Dans le tourbillon mou de la nausée
– À cette époque-là de la nuit
Nous sommes passés, petites bulles
Dans le code interstitiel du monde
Dédale de vitrines miniatures inventives
Quoique circonscrites par notre seule acuité
On est un microscope immergé, là-dedans –
Ma nausée est une plaque tournante
Soumise à la gravité d’un trou
Je n’ai pas de ventre alors
Je n’ai pas de ventre, où est-il passé ?
J’ai le bassin relié à la cage thoracique
Par deux bras de lobe distendus
Et la grande nuit noire, vaste milieu
Et la grande nuit noire à nourrir
J’y verse la fumée, les aliments, l’action
Chaque jour de la vie n’y peut suffire
Qui m’a fichu cet appétit dans le sang ?
Qui m’a dédié à la famine ?
Il serait bien temps de rallier
Quelque part un continent
Il serait bien temps d’employer nos forces
À s’injecter dans les vitrines
Avec toute la volupté nécessaire
Et selon chaque circonstance de matière
Fut-ce au cœur mou de la nausée
Ohne gesichte, ohne gesichte
Perdre là-dedans l’idée de faire carrière
Dans une certaine solidité de soi.
19 septembre 2007, Ouzouer-le-Marché, sur la route