Je vous regarde passer
Moi dangereusement détaché
On aurait des fronces au ciel
À bien regarder
Et des averses de caoutchouc
Les murs ont l’air souple
J’ai l’air de peser
D’un début de liquidité
En traversant la cour
Mais je m’en fiche
On a tout logé maintenant
Dans une tête d’épingle
On s’est condensé
Dans une seule granule
Il n’y a pas plus incassable
Dans le domaine humain
Et j’observe ma frange
Dangereusement détaché
Mais rien n’empêche d’avoir froid
À une extrémité
Soudain ou de s’empiffrer
De fumée je me demande
Si toute cette fumée en gelée
N’est pas le monde
Ou dans un état de stupeur
Qu’on n’aurait pas découvert
Ça dure comme ça veut
Ni froid ni confortable
Ni désastreux ni désespéré
On a l’air détaché du mur
De l’escalier, du chat, de soi
Minuscule œil perché
À se regarder passer
Dangereusement libre.
30 septembre 2005, Brest