Ce matin ma petite fille
Vient me dire j’ai faim
En à peine une seconde
Mais plus dense, bien plus dense
La réalité recristallise
Le corps klaxonne, je suis couché
Dans le rêve, farci de santé
Je m’affairais, et quelques autres
Sur une planète éponge
Extraordinairement vivante
Où nous bossions d’arrache-pied
À lui faire grimper la gamme
De l’orange sanguine
Ou quelque chose comme ça
En à peine une seconde
Mais plus dense, bien plus dense
La planète orange reformule
– Et les distances n’ont plus d’usage –
La pièce où je dors, les lames
De lumière jetées par le volet
La voix de ma fille, l’oreiller
La couette, l’air, la mouche d’hier
Que nous avons bien traité
Je rêvais -longtemps j’ai cru vivre-
Dans ces sortes de circonstances
Je cherche à savoir l’heure
Mais ce n’est pas la peine
La journée a commencé.
12 août 2004, 8h22, Douarnenez